C’est dans la pureté et la simplicité  géométrique de ses volumes que réside le principal attrait de l’intérieur de cette église romane, dédiée à Notre Dame de l’Ascension et construite au XIIIe siècle.

La solidité de la structure en pierre est ce qui ressort le plus de ce temple, à une seule nef articulée en quatre sections par des arcs transversaux qui descendent sur des chapiteaux nus posés sur des demi-colonnes adossés. La pointe de la voûte est un trait du style roman tardif. L’abside, semi circulaire à l’intérieur, est polygonale à l’extérieur, elle est composée de cinq pans délimités par des demi-colonnes adossées qui se terminent par des chapiteaux lisses. Ceux-ci ont des visages à chaque coin. Elle est éclairée par une seule fenêtre voûtée au centre.

L’abside conserve des peintures murales gothiques qui représentent les scènes de la Passion, bien que contrairement à ce qui est habituel, la lecture doit se faire de bas en haut.

L’entrée du Christ à Jérusalem le Dimanche des Rameaux est représentée sur le registre inférieur.

Dans la Cène, tous les personnages se trouvent de l’autre côté de la table, à part un qui,  se trouve au premier plan. Le sac qu’il porte nous indique qu’il s’agit de Judas.

Judas embrasse Jésus dans la scène de l’arrestation dans le Jardin des Oliviers. Saint Pierre apparaît l’épée à la main, après avoir coupé l’oreille du juif  Malchus. Les soldats qui arrêtent le Christ sont très détaillés: leurs cottes de maille, leurs haches et leurs épées, leurs tuniques... La mocheté des traits des juifs qui les accompagnent contribue à transmettre la méchanceté de leur acte.

Les couleurs prédominantes (bleu, blanc et rouge), la prédominance de la ligne ou la séparation des scènes en registres, nous rappellent l’art des vitraux et de la miniature correspondant aux premières phases du gothique.

Au XVIIIe siècle, on ouvrit une nouvelle chapelle baroque dans laquelle, par les plâtres, on allège le poids de la coupole. La décoration végétale de rouleaux et de guirlandes végétales envahit chaque recoin et leurs reliefs, accentués par l’éclairage provenant de la lanterne, génèrent des jeux d’ombres et de lumières qui donnent à l’ensemble mouvement et plasticité. Des ovales végétaux encadrent les personnifications des Vertus.

Ce même modèle apparaît dans la paroisse de  Laluenga ou dans la  Chapelle de San Victorián de la Cathédrale de Barbastro.

Sur le mur ouest de l’église et communiquant avec elle, est adossé un autre bâtiment roman duquel il ne reste qu’un mur latéral: l’ancienne auberge de Santiago, datant de la même époque et du même style que l’église paroissiale. La salle allongée, fut couverte d’une voûte en ogive dont les arcs descendaient sur des chapiteaux décorés de coquilles Saint Jacques. Sa porte fut démontée et transportée à l’église de San Martín de Lérida. Plusieurs peintures médiévales sur bois appartenant à cette église se trouvent aussi au Musée Diocésain de Lérida.

 

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