Dans le royaume d’Aragon, le XVIe siècle fut une époque fleurissante pendant laquelle la population augmenta, la main d’oeuvre abondait, on défricha de nouvelles terres et la production agraire, industrielle et commerciale augmenta. La société qui vécu ces changement cependant, continuer à être imprégnée d’une religiosité toujours médiévale, dont les manifestations étaient présentes dans toutes les facettes de la vie, la culture et del’art de l’époque. C’est pour ça que furent construites plus d’églises que de palais et plus de retables que d’oeuvres profanes.

Dans le Somontano, les petites églises paroissiales construites après la conquête aux musulmans (XI et XIIe siècles),n’étaient pas assez nombreuses pour une population en augmentation, et elles étaient considérées comme des petits bâtiments, vieux et sombres, qui avaient besoin la plupart du temps de grandes réparations.

Cela donna lieu à une période d’intense activité de construction, pendant laquelle on construisit beaucoup d’églises suivant les formes et les solutions techniques du gothique, qui malgré les changements qui apparaissaient dans les grands centres de création artistique, continua ici à être valide pendant plus de cent ans.

À l’extérieur, recherchant un contraste intentionnel entre la nudité et la simplicité des murs et la richesse des zones décorées, nos églises du gothique tardif incorporèrent à leurs façades le riche langage décoratif de la renaissance italienne: médaillons, figurines d’enfants, guirlandes, colonnes à balustres, masques... La façade de la paroisse d’Azara est l’une des oeuvres de sculpture de la renaissance les plus élaborées et les plus belles du Somontano. Sur un médaillon, on peut lire la date de sa réalisation: 1576.

À l’intérieur de nos temples, la décoration se limite aux étoiles des voûtes, dont l’importance est soulignée par la position des fenêtres en haut des murs qui plongent les zones basses dans l’obscurité. 
À l’extérieur, les contreforts verticaux s’opposent à l’horizontalité des murs, accentué par la galerie d’arc en brique qui les couronne et qui servait à l’aération des madriers et des poutres du toit.

L’église est dédiée à Santa Lucía. La tradition raconte que cette Sainte est apparue dans l’une des grandes roches en grès qui parsèment le doux relief, tout près de Peraltilla.
Au moyen âge la sainte était invoquée contre les maladies des yeux, parce que son nom dérive du mot latin “lucem”, lumière, et que nous associons à la vue instinctivement. Cela donna son origine à la légende selon laquelle un tyran ordonna qu’on lui arrache les yeux, c’est pourquoi elle est représentée avec les yeux sur un plateau.

Sa fête est célébrée le 13 décembre, l’un des jours les plus courts de l’année pour que de manière symbolique, avec sa fête on éclaire l’hiver froid et sombre. Il y a même un proverbe qui dit: "À la saint Lucie, la nuit raccourcit et le jour s’allonge."