Ruta de los Castillos
Tour Farnagüelo. Azlor
Dans le Somontano il existe de nombreux établissements défensifs, des plateformes roocheuses avec des entailles, des opes, des restes de murailles... Ce sont les témoins de la lutte qui, aux XIe et XIIe siècle, existait entre l’Islam et le royaume d’Aragon pour le contrôle du territoire.
Ces châteaux et ces fortifications, ne sont quelquefois que de simples tours avec une petite enceinte, qui servaient d’avant-garde sur le territoire gagnant du terrain. C’est pour cela qu’on les trouve principalement à l’entrée des vallées des rivières et des canyons qui articulent les communications.
Le Château de Farnagüelo ou Fernanvel (XIIe siècle) qui se dresse sur un promontoire sablonneux à 525 m. de haut, contrôle visuellement les axes de communications entre les villages du canyon de la Clamor (Azlor, Azara, Peraltilla), la Vallée du Vero et la Sierra de Guara.
Ces châteaux étaient petits et très basiques, mais ils possèdaient tout le nécessaire pour résister à un siège. Ils avaient presque tous un foyer, un oratoire, une pièce pour passer la nuit, des toilettes, des réservoirs, des celliers pour les aliments, etc.
La tour, en forme rectangulaire, avait peu d’espace à l’intérieur. Elle fut construite avec un double mur en pierres de taille rempli de pierres et de mortiers. Bien qu’elle soit très robuste, on ne conserve que trois de ses murs. Les fouilles ont relevées l’existence d’un ensemble fortifié qui devait occuper la plateforme rocheuse et entourait la tour.
On a retrouvé un escalier à 10 marches en mortier à la chaux d’époque tardive et des restes de céramique datée des XVe et XVIe siècle (des pots, des verres, des vases et des marmites servant à contenir des liquides et des aliments).
Nous n’avons pas retrouvé d’indices de destruction violente ni de feu, on écarte donc la cause belliqueuse ou d’incendie de sa destruction. L’absence de matériel dans les alentours démontre que la tour fut abandonnée à un moment indéterminé.
Site Archéologique de La Torraza. El Tormillo

Entre les années 1100 (prise de Barbastro) et 1134, Alphonse I d’Aragon, le Batailleur fut à la tête de l’expansion et du repeuplement d’Aragon. Les musulmans ne représentant plus un danger, il fut possible de repeupler, de s’étendre et de contrôler le territoire grâce à la création de nouvelles bases comme celui-ci, dans des lieux stratégiques d’un point de vue des communications, élevés et proches de cours d’eau. C’est dans ce contexte que semble se trouver les origines du site médiéval de la Torraza (XIIe siècle).
Le village voisin de El Tormillo commença à être habité dans les mêmes années, et la construction de son église est d’ailleurs pratiquement contemporaine à ce site. Cependant, El Tormillo prospéra alors que le village de La Torraza fut abandonné.
D’autres bases semblables comme El Almerge (Laluenga), en hauteur, fortifiée et où l’on trouve de l’eau furent abandonnées pour des raisons inconnues...
Le site, qui se trouve sur une colline orientée nord-sud, fait environ 150 x 50 m. de long. Son nom “Torraza” fait référence à l’ensemble de pierres et de pierres de taille qui selon les dires sont les restes d’un tour.
Une partie des fortifications qui le protégeait a été conservée, de même que les restes d’un fossé qui protégeait le village des attaques des ennemis.
L’accès s’y faisait par des escaliers creusés dans la roche, on y trouve les marques où s’emboîtaient de grandes portes et d’autres types de fermeture.
Une grande partie de la superficie de la colline est occupée par les restes des maisons du village.
L’ensemble se complète par des réservoirs creusés dans la roche servant à emmagasiner le grain.
Sa nécropole est, sans aucun doute, l’endroit le plus spectaculaire de tout l’ensemble et elle est aussi l’une des plus importantes d’Aragon. Elle se trouve à l’une des extrémités du monticule.
On y trouve environ 30 tombes, desquels 3 appartiennent à des enfants. Elles sont toutes anthropomorphes et elles ont été creusées dans le sol rocheux. Elles conservent l’emboîtement pour les dalles qui allaient les recouvrir, la plupart de ces dalles ont disparues.
Les morts, étaient enterrés habillés et probablement avec des parures et des trousseaux, bien qu’aucun ne soit conservé aujourd’hui.
Portal del Sol. Estadilla

C’est dans le but de protéger le village médiéval qui grandit à l’ombre du château et qui est lié à la Baronnie de Castro, que fut construite la muraille, qui avec le temps devint un des bâtiments sur lesquels on construisit la grandeur de la ville « son éclat et sa parure réside dans le forteresses et les murailles entières, et à créneaux ».
Ses portes étaient un élément urbain de premier ordre car elles représentaient l’accès à un espace délimité par des murs qui, qu’importe leur finalité (défensive, fiscale o représentative), établissaient un Hors et un À l’intérieur des murs, avec un seul élément perméable : la porte.
Pendant les périodes de calme, les portes perdirent leur fonction défensive d’origine, elles servaient alors à: laissez entrer et sortir les gens et les marchandises, les portes servaient de référence physique pour l’exercice du contrôle de la fiscalité.
Estadilla avait 4 portes ouvertes vers les points cardinaux et flanquées de grandes tours: le Portal de la Fuente (située près de la Grande Place), le Portal del Romeo, le Portal del Llenado et le Portal del Sol, la seule porte qui est conservée.
Les blasons des Castro et des Pinós qui ornent cette dernière, avec leur message de pouvoir, la chargent de symbolisme. Francisco de Villalpando écrivait qu’en apposant les armes des fondateurs sur les bâtiments «il semble que chaque pierre [···] parle de et représente la personne, la majesté et l’autorité fondatrice «[1].
D’un point de vue de l’urbanisme, les murailles conditionnèrent le développement de la ville pendant des siècles, donnant lieu à un tracé compact, aux rues étroites, aux passages étroits. Cependant, quand le périmètre emmuraillé devint obsolète, la ville commença son expansion en s’étendant vers les faubourgs, qui estompèrent l’image que les murailles avaient donnée à la ville.
Le Portal del Sol était aussi connu par le passé sous le nom de Portal de Santa María, de par sa proximité avec l’église de Santa María de la Balsa. Elle est orientée vers el sud (d’où son nom) et elle était fréquentée par les habitants qui désiraient profiter du soleil. Elle se trouve dans un environnement facile d’accès et c’est pourquoi avec le temps elle se transforma en la large place que nous connaissons aujourd’hui autour de laquelle les nouvelles constructions formèrent les faubourgs.
Le Portal del Sol, qui constitue aujourd’hui une référence urbanistique à la valeur historique et paysagère, évoque dans notre imagination ces temps tumultueux où il fallait se protéger, où résonnaient les grondements des batailles, des affrontements et des sièges.
Château palais. Permisán

Le Palais fortifié se compose de deux volumes: un grand bloc quadrangulaire en pierres de taille de 20 x 14 m., utilisé comme habitation, et une tour carrée de 6 m de côté au caractère défensif, qui se dresse dans un coin. La tour était remarquable par sa hauteur jusqu’à ce que son corps fut rapetissé par une galerie d’arcs en brique. Sur ses murs, de grandes ouvertures furent ouvertes pour y loger des pièces d’artillerie.