Face au développement architectonique et à l’ambition monumentale de la Collégiale de Santa María de Berbegal, cette petite construction romane du XIIe siècle, semble encore plus modeste. Éloignée de la cité, située dans une zone peu peuplée et à l’économie agricole, son emplacement ne s’explique que par la proximité du chemin historique que fut la voie romaine et plus tard le chemin de compostelle.

Elle ne possède qu’une seule nef et une abside courbée précédée d’un tronçon droit et bien que modeste et de petites tailles, sa contemplation, comme beaucoup d’oeuvres romanes, a le pouvoir d’étonner et d’émouvoir, car son humilité et sa simplicité, la rendent monumentale.

Ses constructeurs, maître d’oeuvre romans, utilisèrent la pierre pour différencier la maison de Dieu de celle des hommes. Ils voulaient la rendre éternelle et ils donnèrent à l’espace un caractère symbolique.

Face à la nécessité de supporter des voûtes en pierre très lourdes, les murs sont épais, et de petites ouvertures y sont pratiquées. C’est pourquoi, à l’extérieur, la construction a un aspect massif et fermé et ses formes donnent une impression de solidité et de repos, et à l’intérieur, elle offre un espace dans la semi pénombre, symbolique, sacré et protecteur.

Le carré est l’unité principale qui gouverne la conception architectonique. Il est le symbole terrestre par excellence depuis les anciennes cultures du Proche Orient, mais il contient aussi des allusions numérologiques aux éléments air, terre, eau et feu , les points cardinaux, les saisons de l’année ou les évangélistes.

L’abside semi circulaire et sa voûte représentent un cercle, et symbolisent la voûte céleste immatérielle comme la divinité et opposé à la matière essentiellement changeante des quatre éléments du cadre terrestre. Ils nous indiquent que c’est là que ce trouve le lieu le plus important du temple.

La construction romane subit de nombreuses réformes, la plus importante eut lieu au XVIIIe siècle quand la nef fut agrandie vers l’ouest avec une nouvelle section qui s’ouvre sur une porte en arc en plein cintre. Sur la clef de voûte apparaît l’emblème municipal (un coq) et la date de la réforme: 1721.

 

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