Près de Berbegal il existe des rochers aux formes curieuses: le Peñón de Muyed ou la Peña de Santa Águeda. Selon la légende, il s’agirait de menhirs, des monuments mégalithiques plantés verticalement dans le sol, qui apparemment étaient utilisés pour réaliser des rituels de sacrifices humains.
Mais les origines véritables de Berbegal sont romaines. La présence de la voie romaine qui unissait les villes de Ilerda (Lérida) et Osca (Huesca) favorisât la création de nouvelles assises au service de la voie, comme la Caum romaine, qui se trouvait sans doute dans la municipalité de Berbegal. De Caum partait la voie subsidiaire qui reliait la voie principale avec les terres du Somontano.
Les terres de Berbegal firent parties de l’Espagne musulmane jusqu’en 1088 quand se produisit l’occupation militaire par le roi Sancho Ramírez et le repeuplement partiel du territoire. Des paysans libres s’installèrent dans la région sous la protection des châteaux, comme celui de Gramapán, lesquels se multipliaient sur le territoire et près des belles églises romanes comme celle de Santa María La Blanca.
L’ancienne voie romaine était toujours utilisée au moyen âge et les troupes du Cid Campeador y passèrent, à la fin du XIe siècle. Son tracé, qui coïncide en partie avec un embranchement du Chemin de Compostelle, passe à côté de l’ermitage roman de Santa Águeda.
Le Roi d’Aragon, Comte de Barcelone, conquérant de Valence et de Majorque, Jacques I d’Aragon, dans les premières et difficiles années de son règne, au début du XIIIe siècle, reçut l’appui de cette Cité pour faire face aux troupes des nobles aragonais et catalans qui signaient des alliances et les rompaient sans cesse à la recherche de leurs propres intérêts.
En remerciement de l’appui reçut, il lui concéda des privilèges, des franchises et une foire bimensuelle. En tant que Cité du domaine royal, soumise à la seule autorité royale, ces privilèges furent conservés et rénovés durant les siècles suivants par Ferdinand II d’Aragon, Charles I ou Philippe II.
Au XVIIe siècle, la tension grandissante entre la Catalogne et la Couronne dégénéra finalement en une guerre ouverte, pendant laquelle les aragonais apportèrent tous les moyens matériels et humains possibles. Ces temps tumultueux générèrent une chose peu habituelle: les visites du roi Philippe IV sur ces terres aragonaises, et plus concrètement à Berbegal, qui se convertit en arsenal et caserne de l’armée impériale lors de sa progression vers la Catalogne.
Le centre urbain, à l’aspect bigarré, fut muraillé et il possédait deux portes (une au nord et l’autre au sud). Les maisons, dont certaines possèdent des blasons héraldiques, sont construites sur une pierre sablonneuse dans laquelle furent creusés des « cías » cavités servant à emmagasiner de l’huile ou du vin , des réservoirs et de nombreux puits d’eau quelque peu saumâtre.
L’Arc de l’Hôpital est l’unique vestige de l’ancien hôpital pour pèlerins.
La Maison Consistoriale est un bâtiment à l’air noble réalisé en brique sur un socle en pierre de taille. Il possède trois étages et il se termine par la galerie d’arc en plein cintre caractéristique.
Le méridien de Greenwich est une ligne imaginaire qui sert à orienter l’homme sur le globe terrestre et il fixe, entre autre, les fuseaux horaires. Cette ligne méridienne qui passe par la ville anglaise, passe aussi à Berbegal. C’est pourquoi le sentier qui entoure le tozal de Berbegal, s’appelle Chemin du Méridien. Tout au long du parcours, on a de splendides vues sur le Somontano, orientées vers les quatre points cardinaux et vers plus de 70 villages.
À Berbegal passe une variante du chemin de Compostelle, qui coïncide en partie avec le tracé de la voie romaine. Très près de Berbegal, en suivant le tracé de ce chemin, on trouve l’Ermitage de Santa Águeda, bâtiment roman (XIIe siècle) de petites dimensions, à une nef et à l’abside semi-circulaire.
À environ 3,5 km. de Berbegal, au croisement de deux chemins, celui de Berbegal à Peralta de Alcofea et celui de Lagunarrota à Pertusa, se trouve l’ermitage et la Fontaine de San Gregorio (abreuvoir et lavoir), du XVIe siècle.