Ruta de las ermitas
Ermitage de Santa Águeda. Berbegal

Face au développement architectonique et à l’ambition monumentale de la Collégiale de Santa María de Berbegal, cette petite construction romane du XIIe siècle, semble encore plus modeste. Éloignée de la cité, située dans une zone peu peuplée et à l’économie agricole, son emplacement ne s’explique que par la proximité du chemin historique que fut la voie romaine et plus tard le chemin de compostelle.
Elle ne possède qu’une seule nef et une abside courbée précédée d’un tronçon droit et bien que modeste et de petites tailles, sa contemplation, comme beaucoup d’oeuvres romanes, a le pouvoir d’étonner et d’émouvoir, car son humilité et sa simplicité, la rendent monumentale.
Ses constructeurs, maître d’oeuvre romans, utilisèrent la pierre pour différencier la maison de Dieu de celle des hommes. Ils voulaient la rendre éternelle et ils donnèrent à l’espace un caractère symbolique.
Face à la nécessité de supporter des voûtes en pierre très lourdes, les murs sont épais, et de petites ouvertures y sont pratiquées. C’est pourquoi, à l’extérieur, la construction a un aspect massif et fermé et ses formes donnent une impression de solidité et de repos, et à l’intérieur, elle offre un espace dans la semi pénombre, symbolique, sacré et protecteur.
Le carré est l’unité principale qui gouverne la conception architectonique. Il est le symbole terrestre par excellence depuis les anciennes cultures du Proche Orient, mais il contient aussi des allusions numérologiques aux éléments air, terre, eau et feu , les points cardinaux, les saisons de l’année ou les évangélistes.
L’abside semi circulaire et sa voûte représentent un cercle, et symbolisent la voûte céleste immatérielle comme la divinité et opposé à la matière essentiellement changeante des quatre éléments du cadre terrestre. Ils nous indiquent que c’est là que ce trouve le lieu le plus important du temple.
La construction romane subit de nombreuses réformes, la plus importante eut lieu au XVIIIe siècle quand la nef fut agrandie vers l’ouest avec une nouvelle section qui s’ouvre sur une porte en arc en plein cintre. Sur la clef de voûte apparaît l’emblème municipal (un coq) et la date de la réforme: 1721.
Ermitage de San Pedro de Verona. Bierge

Les habitants de Bierge, qui célèbrent leur grande fête en honneur à San Pedro de Verona, lui construisirent cet ermitage à la fin du XVIIe siècle. Le 29 avril ils font une procession à l’ermitage et après la messe ils se répartissent des madeleines et du vin. La celebración s’achève par un repas populaire.
Un point commun entre tous les villages du Somontano est le fait qu’ils dédient des temples ou des ermitages à un Saint, dans un but protecteur comme San Roque ou San Sebastián, contre la peste, ou tous autres saints auxquels on faisait des demandes, des voeux dans le but de libérer la population d’épidémies.
La construction à Bierge de l’ermitage de San Pedro de Verona et les processions qui y sont célébrées le jour de sa fête, sont le résultat d’un voeu fait au Saint pour qu’il délivre la communauté de Bierge d’une épidémie.
Le bâtiment construit parmi les champs d’oliviers à environ 800 m du village, présente une nef à la forme rectangulaire couverte d’une voûte d’arêtes et à chevet polygonal. À l’intérieur, la seule décoration, est une corniche moulée dont la ligne est brisée par des corbeaux décoratifs.
Ermitage de la Bella. Castejón del Puente

La valeur stratégique de ces collines, parfaites pour contrôler la voie et le pont, fit que Castejón ait au Moyen Âge deux fortifications. Une, où se dresse aujourd’hui l’église paroissiale de La Asunción et l’autres, près de l’ermitage.
De style roman, il a une forme rectangulaire et il est recouvert d’une voûte brisé. La porte d’entrée ouverte en arc en plein cintre se trouve sur le mur ouest. On y trouvé aussi par le passé un cloître et une maison pour l’ermite. Beaucoup d’éléments romans ont disparus, du en partie aux changements de mode de chaque époque.
Tout au long de l’histoire, La Bella a accueillie entre ses murs des personnages illustres et même des rois: Philippe IV s’y réfugiât pendant son voyage lors de la Guerre de la Catalogne vers 1640.
Apres la proclamation de la guerre de Succession en 1702, un grand nombre de prêtres des localités voisines s’y abritèrent. Et, en annexe de l’ermitage de La Bella, on a fondé le premier Séminaire d’Aragon qui plus tard serait déplacé à la capitale épiscopale: Barbastro.
En 1896 un grand incendie marquât le début du déclin de l’ermitage, mais aujourd’hui encore, La Bella est toujours un lieu de référence pour les habitants de Castejón del Puente. On y célébrait les fêtes les plus importantes, comme l’incarnation, la Semaine Sainte ou la Naissance de la Vierge en septembre.
D’anciennes chroniques parlent du culte à la Vierge de La Bella: “On commença à l’appeler Notre Dame de la Vieille (ou vella) ce qui révèle l’ancienneté de celle-ci, déjà vénérée à l’époque des Goths. D’autres l’appelèrent plus tard [comme] Notre Dame de la Bella, ce titre provenant (•••) de la rare et singulière beauté de l’Image Sainte.” Père Roque Alberto Faci. XVIIIe siècle.
La réputation de la Vierge de La Bella est importante pour ses miracles et parce qu’elle est la protectrice des femmes enceintes et en couche. Son image, que la poussière ne couvrait jamais, était celle d’une demoiselle avec le petit Jésus dans la main gauche et un lys (symbole de pureté) dans la main droite.
La sculpture en bois d’origine fut détruite dans l’incendie de 1896.
Ermitage de San Fabián. Castillazuelo

Traditionnellement, quand les médicaments existaient à peine, les saints les remplaçaient, il y en avait même qui étaient spécialisés dans des maux et maladies concrètes: Sainte Lucía pour la vue, Saint Blas pour la gorge, les Saints Fabián et Sebastián pour la peste, Sainte Rita pour les maladies incurables, Sainte Ana pour les accouchements…
Les Saints comme Fabián ont une fonction protectrice dans le milieu rural. Certaines fêtes marquent le début et la fin de l’époque agricole et d’élevage dans les villages: la Vierge d’Août coïncide avec la rematadura* (fin) de la moisson, San Martín avec l’abattage du cochon*, etc....
‘Ra Lonjeta’ fut construit adossé à ce simple ermitage et en annexe, le cimetière.
Le village célébrait la fête de son saint le 20 janvier avec tous les honneurs. Il existait même une confrérie sous son patronage.
Les habitants de Castillazuelo considéraient ce petit ermitage comme leur seconde église. Sa proximité avec le cimetière, où reposent les êtres chers aux villageois, lui donne une valeur sentimentale inégalable.