Patrimonio Hidráulico
Patrimoine Hydraulique
Les fontaines, les infrastructures pour l’irrigation, les ponts anciens, les puits source sont des éléments de notre patrimoine qui donnent du caractère et une identité au territoire du Somontano. Bien que ces éléments liés à l’usage de l’eau et à son cycle, soient modestes, chacune de ces petites oeuvres, en plus de leur valeur ethnographique individuelle, a une valeur ajoutée de groupe, car dans tout le Somontano on trouve des solutions similaires qui constituent un ensemble cohérent et donnent une personnalité propre à notre paysage rural, créant un environnement frais et harmonieux.
Par le passé, les fontaines, les abreuvoirs et les lavoirs cessèrent d’être utilisé, les ponts abandonnés et les puits source, à mesure qu’ils se dégradaient, étaient relégués dans l’oubli. Aujourd’hui, pour la plupart, ils ont retrouvés leur aspect d’origine, ils ont été récupérés pour le plaisir, pour profiter de la nature et de la culture et avec eux, on a aussi récupéré la mémoire de cette époque pas si lointaine, de cruches et d’amphores, de fontaines publiques et de lavoirs.
Pont de Pedruel. Pedruel
Les abruptes Sierras et canyons du nord du Somontano, rendirent difficiles l’exploitation agricole du territoire et l’existence de grandes concentration de population. C’est pourquoi, l’habitat rural y est rare et dispersé.
Bien que les rivières soient un obstacle à la communication, par le passé il n’était pas habituel de construire des ponts. On ne les construisait que dans les cours les plus dangereux et sur les rivières à fort débit.
Quelquefois, comme ici, la présence d’un pont s’explique par celle d’un moulin, car traverser la rivière avec les montures chargées de céréales, supposait un grand risque et exigeait des conditions minimums de sécurité. En aval se trouve le Moulin de Las Almunias.
La rivière Alcanadre est celle qui a le plus fort débit et qui est la plus longue du Somontano c’est aussi celle qui comptait le plus de ponts. D’ailleurs, son nom vient du mot arabe al-qanatir, pluriel de al-cantara (le pont).
L’art de construire des ponts ne connut pas de changement pendant plus de 2000 ans. On utilisait la pierre et le bois à l’époque napoléonienne de la même manière qu’on les utilisait à l’époque de Jules César et même avant. Voilà pourquoi il est difficile de dire quand ces œuvres ont été construites. Le peu de traces écrites nous oblige à nous concentrer sur l’aspect, la forme des vousseaux, le type de matériel utilisé ou la largeur du tablier pour pouvoir en déduire l’époque de construction.
Il s’agit ici d’un pont médiéval. Les ponts médiévaux sont étroits parce que les chemins de l’époque l’étaient aussi. Le profil à deux versants du tablier, formant ce « dos d’âne » si caractéristique des ponts médiévaux, lui donne une silhouette élégante. Avec le temps, le tablier deviendra plus plat pour faciliter la circulation des chariots et des carrosses.
Pendant des siècles, l’arc fut l’élément distinctif des ponts car c’est le système structural le plus adéquat pour les construire, car il permet d’économiser beaucoup de place. Ce pont n’a qu’un seul oeil ou arc en plein cintre, mais il est très large et lumineux.
Passerelles. Pedruel

La communication entre les villages de la Vallée de Rodellar s’est articulée, pendant des siècles, au travers d’un vaste réseau de chemins clôturés par des murs en pierre sèche, qui empêchaient le bétail d’accéder aux champs.
Pour éviter les obstacles comme le passage des rivières on construisit des ponts (celui de las Cabras ou celui de Pedruel) ou simplement des passerelles, de grandes pierres qui permettaient aux gens de passer d’une rive à l’autre de la rivière sans se mouiller.
Près des troncs posés dans la rivière, on posa des pierres ou des dalles, c’est le système le plus ancien et le plus simple utilisé depuis la préhistoire. Le gué de Pedruel pouvait être franchi grâce à ses passerelles.
L’approvisionnement en matériels ou le besoin d’emmener les céréales jusqu’au proche Moulin de la Vallée, rendait l’usage des chevaux indispensable pour faciliter le transport des charges lourdes. Les Ânes, les mulets et les mules traversaient aussi la rivière sur ces passerelles.
Cependant, après les orages, il était habituel de voir le trafic s’interrompre car les pierres étaient emportées par le courant des grandes crues de l’Alcanadre. Et chaque fois, les habitants du village devaient avec peine replacer les pierres pour en récupérer le passage.
Puits Source des Moros. Ponzano

Dans cette partie du Somontano, où les sources superficielles sont rares, on utilisa de manière générale une solution particulière pour garantir l’approvisionnement en eau: un puit creusé dans la roche, avec de nombreuses galeries, auquel on accède par un tronçon d’escaliers en partie voûté.
Tous les puits présentent une structure similaire, (un tronçon découvert d’escaliers auquel succède une autre voûte qui conduit vers la chambre où est emmagasinée l’eau) mais celui-ci, pour avoir été totalement foré dans la roche, présente un aspect beaucoup plus grossier.
C’est dans la grossièreté de sa construction et dans l’irrégularité de sa voûte que résident son charme et sa particularité.
Son origine est incertaine, peut-être d’époque musulmane ou encore plus lointaine et il fut utilisé jusqu’à ce que l’eau courante arrive dans nos maisons, il y a quelques dizaines d’années.
Pour disposer d’eau on rechercha ici la commodité d’accès, pour faciliter le travail aux femmes en charge de cette tache quotidienne.
À l’extérieur du puit, alors que les cruches reposent dans les foraus (trous) du parapet, les jeunes hommes et les jeunes filles se rencontrent... C’était le moment de faire la cour.
Dans les environs du proche village de Laluenga il existe le plus monumentale de tous les puits construits dans le Somontano. C’est pourquoi, on y a installé le Centre des Puits Source du Somontano, un petit espace où le visiteur découvrira les clés pour comprendre et apprécier ces éléments singuliers de notre architecture hydraulique, qui ont été répartis sur tout le territoire: Lagunarrota, Monesma de San Juan, Laperdiguera.