En 1610 les démarches pour la construction de ce temple furent entreprises, à la direction des travaux se succédèrent cinq maîtres carriers différents et ceux-ci se poursuivirent jusqu’en 1651, à cause des difficultés économiques. Les travaux furent repris par Marco Ranzón de Barbastro, et achevés en 1655, comme l’indique l’inscription qui s’y trouve. Cependant, malgré la longueur des travaux, les variations par rapport au plan original furent minimes.
C’est la plus ancienne des églises du Somontano du dernier style gothique. Mais le tracé complexe des voûtes en croisée d’ogive, la décoration en caissons des arcs ou le fronton courbé et brisé de la façade extérieure, expriment déjà un langage proche au baroque, caractéristique au milieu du XVIIe siècle.
Ce temple présente une nef en deux parties, la partie ouest étant un peu plus grande, Le chevet est polygonal à l’intérieur et carré à l’extérieur. Deux chapelles, une de chaque côté de la nef, lui donnent la forme d’une croix latine.
Le bâtiment est construit en pierres de taille. Sur le mur ouest apparaît l’inscription HS I MAR, qui se réfère aux noms de Jésus et de la Vierge Marie.
Les murs, qui possèdent de petites ouvertures carrées d’aération du toit, se terminent en un auvent en brique, sur lequel s’appui la couverture, à deux pans.
De l’extérieur, on se rend compte de la taille des chapelles entre les arcs-boutants, le chevet droit et la sacristie.
La tour se dresse sur la sacristie, comme c’est habituel dans l’architecture contemporaine. Elle se compose de deux corps séparés par une saillie. Les ouvertures des cloches, en plein cintre, se trouvent sur la partie supérieure. L’une d’elles a perdue sa fonction originale et sert d’accès aux voûtes. Malgré la présence de ces ouvertures, la tour présente un aspect massif.
La Porte s’ouvre à l’ouest, par un arc de plein cintre entouré de deux pilastres doriques, d’un architrave et d’une frise, ornés de reliefs plats de chérubins, de chandeliers et de cercles concentriques. Un fronton courbe brisé, décoré de fines moulures, donne à l’ensemble un air baroque, maltraité par le passage des siècles.
À l’intérieur, le temple possède une nef de petite dimension, couverte, tout comme le chevet et les chapelles, de voûtes en croisée d’ogive étoilées au tracé complexe.
Les différentes parties du temple sont séparées par des arcs en pierre bien taillée, dont les intrados présentent des caissons décorés de motifs géométriques et végétaux, qui rappellent le langage décoratif du baroque.
Une corniche classiciste entoure tout le temple à la hauteur de départ des voûtes.
Les chapelles s’ouvrent l’une en face de l’autre sur les murs latéraux par des arcs en plein cintre. Ceux-ci sont appuyés sur des porte-à-faux qui se terminent en corniches de la renaissance. Dans chacune des chapelles, des portes communiquent avec la tour et avec les restes de l’ancienne abbaye.
Le choeur se trouve sur le mur ouest. La sacristie est appuyée au mur de l’Évangile, en pierre taillée, avec ses lumières ou fenêtres selon le style et une voûte en brique ou en pierre, comme il est nécessaire à la perfection de l’oeuvre. Une porte en arc déprimé permet l’accès depuis le presbytère; une ouverture déprimée apporte de la lumière à ce petit espace à la forme rectangulaire, parallèle à l’axe principal de l’église et qui possède une voûte en plein cintre.
Le temple est éclairé par un oculus en haut du choeur et deux ouvertures en plein cintre ainsi qu’un arc complet sur les murs de la nef.
La sinuosité des nervures des voûtes en plein cintre et des ouvertures, et la décoration d’inspiration classique proclament sa filiation au gothique aragonais. Les petites dimensions sont proportionnelles à la localité dans laquelle il se trouve, mais le temple n’est pas pour autant exempt d’une certaine noblesse dans la construction et dans les motifs ornementaux de la façade, de la nef et des voûtes.